Notre papier tente d’e´lucider l’absence de la figure du vampire dans la
litte´rature hongroise, en focalisant sur deux textes contemporains: Le petit garc¸on et
les vampires d’Istva´n Baka (1988) et Le vampire finno-ougrien de Noe´mi Sze´csi
(2002). Prenant appui sur les affinite´s ludiques entre texte et vampire, notre analyse
compare´e explore d’abord le poids de la tradition litte´raire du motif, et ce depuis les
auteurs de l’Antiquite´ aux e´crivains modernes, par l’entremise de l’intertextualite´.
Ensuite, c’est la topographie imaginaire qui retient notre attention: l’histoire de la
Hongrie au XXe sie`cle s’articule autour de deux grands axes vampiriques qui
s’inscrivent dans une de´marche de de´construction identitaire. Enfin, l’interrogation
tourne autour de la question de l’immortalite´: quelle que soit la teneur ide´ologique
des œuvres, la principale pre´occupation du vampire hongrois consiste a` soigner sa
poste´rite´. L’e´mergence tardive du vampire dans les lettres magyares re´sulte de la
forte intellectualisation d’un monstre e´rotique.

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• Le vampire intellectuel hongrois